
Smartphone, extractivismes et conflits
- 23 minsAprès avoir passé 5 années sans téléphone portage, plus exactement sans carte SIM dans un téléphone devenu une tablette, j’ai vécu quelques expériences qui ont participé de façonner mes rapports aux technologies et aux mobilités.
Avec Association for Progressive Communication, nous venons de publier “postmarketOS on developing free and open source software to extend the life of consumer electronics”.
Je vais maintenant apporter d’autres éléments sur une approche toujours critique du Téléphone portable.
Est-ce bien vous qui prenez une photo avec votre téléphone portable ? Est-ce réellement vous qui écrivez les messages avec le téléphone portable ? ces questions sont légitimes tant tout est hyper facilité et super automatisé et assisté. Oui, vous déverrouilliez le téléphone et vous appuyez sur quelques touches, vous ouvrez une application ou un autre. Et après, que se passe t’il ?
Ce ne sont pas que des « efforts » qui sont « réduits », ce sont des choix qui nous sont enlevés : Les mots lors de l’écriture « assistée » ne sont plus vraiment le fait de votre choix, cadrage et mise au point dans les photos, stockage et utilisation des informations et des fichiers, savoir-faire et curiosité pour chercher de l’information, etc, etc, etc.
Si une dite Intelligence Artificielle, dont le nom est déjà trompeur, est en plus mêlée à ses usages alors vous êtes une de personnes qui se fait exploiter par effraction (consentement explicite et sans respecte de vos droits numériques) puis par extraction et enfin transformation de ce qui vous a été pris. Il est bon de rappeler que très souvent il s’agit de travail transformé en micro-tâches dissimulées1 et délocalisées sur les épaules de travailleureuses précarisé⋅es2 3 4 avec une inclinaison forte dans le masculinisme (et lien fort avec le complexe militaro-industriel) clamant le « si on fait pas comme ça on va se faire manger tout cru » (E. Macron, 2024)5. ALors qui l’IA menace l’entièreté de l’équilibre planétaire6.
Il y a dans la critique de l’IA une « dramaturgie conceptuelle » dans laquelle est (re)joué l’anthropocentrisme, une approche binaire où l’opposition entre pensée humaine et traitement algorithmique présuppose une séparation originaire entre l’humain et la technique (Grégory Chatonsky). Un écueil important que je ne développerais pas plus ici.
Le discours imposé et dominant portant une « inévitabilité », autrement dit il faut s’y faire et développer plus encore cela car est issue d’une autorité épistémique (les BigTech) qui sait les choses politiques mieux que nous, est une privatisation à marche forcée de nos futures et de nos capabilités.
De plus, Ces « promesses d’efficacité [par la technologie] sont le pied de biche pour arracher la dignité [humaine] de nos mains collectives ». (Jürgen Geuter 2024).
Extractiviste, colonialiste, nazifiante, écocidaire, réactionnaire, liberticide, techno-solutionniste, cognitivement et démocratiquement toxique. Vous devinez de quoi je parle. J’ai ressenti la nécessité de fourbir mes armes et d’aiguiser mes arguments.
Les preuves abondent, les exemples sont légion, chaque jour apporte sa vague de démonstrations de l’invraisemblable toxicité de cette dynamique d’envahissement qu’est l’IA, la dernière campagne marketing en date du technofascisme en marche, parmi les plus violentes que nous ayons connues
Julien Bidoret, Arguments, 2025
Si « Changer les imaginaires » est un exercice de militance important, cela fait seul et isolément est peu opérant, c’est pénible, et souvent dépolitisant. Les dominants ont déjà imposé un imaginaire sidérant (fusée, transhumanisme…). Prenons ici en complément des imaginaires, un axe sur la matérialité, dans le matérialisme des réalités locales : qui est exploité⋅es, qui est aliéné⋅es, qui est pollué⋅es ? Quel(s) extractivisme(s)7 ?
Le smartphone : extractiviste by design et extractions
Autrement dit, les extractivismes liés au téléphone portable sont issues de choix politiques et techniques.
Le téléphone et les données
Commençons avec une interview Oliver Smith de pmOS.
Oliver
Les problèmes commencent par le fait que les données ne restent pas uniquement sur les téléphones. En fonction du système d’exploitation (OS) et des applications installées, les données peuvent se retrouver entre les mains d’annonceurs qui les utilisent pour établir un profil détaillé de tout ce que vous faites sur votre téléphone, des endroits où vous vous déplacez dans le monde réel, des personnes avec lesquelles vous êtes en contact, etc. Cela peut ensuite être utilisé contre vous, par exemple pour changer votre opinion sur des sujets politiques avec des publicités extrêmement ciblées, comme nous l’avons vu dans les scandales autour de Cambridge Analytica. Outre les entreprises de publicité, les gouvernements (le vôtre et les gouvernements étrangers) sont également très intéressés par ces données. Depuis 2013, nous savons grâce aux révélations d’Edward Snowden que le gouvernement américain et de nombreux autres dans le monde ont mis en place une infrastructure de surveillance mondiale capable d’enregistrer quasiment tous les appels téléphoniques, les SMS et les courriels envoyés par les gens. Ces informations peuvent être utilisées contre vous lorsque cela convient au gouvernement. Même si vous faites confiance au gouvernement en place aujourd’hui, vous ne savez pas quel gouvernement sera en place à l’avenir, et il aura le même accès à toutes vos données.
Oliver
Dès que vous insérez une carte SIM dans votre téléphone, celui-ci transmet un identifiant unique de la carte SIM (IMSI) et de votre modem (IMEI) aux antennes-relais autour de vous (ce qui signifie que la localisation est connue). Au fil du temps, cela suffit à créer une carte de l’endroit où vous avez été avec votre téléphone dans le monde entier, à tout moment (sauf si vous ne portez pas votre téléphone sur vous, ou s’il est éteint ou en mode avion).
Avec les systèmes d’exploitation propriétaires des smartphones modernes, il ne s’agit là que d’une infime partie des données collectées à votre sujet. Vous ne pouvez pas utiliser la plupart des fonctions du téléphone sans un compte Apple ou Google, c’est donc ce que tout le monde active en premier. Une fois ce compte créé, vous disposez d’un autre identifiant unique qui est utilisé (sous une forme pseudo-anonymisée) pour relier votre identité à ce que vous faites dans les applications, aux sites web que vous visitez et à bien d’autres choses encore
Bien qu’il soit aujourd’hui possible de réinitialiser les identifiants de suivi et de refuser la publicité ciblée sur certaines de ces plateformes, le mieux pour l’utilisateur serait encore de protéger véritablement sa vie privée en ne collectant aucune donnée de sa part. C’est ce que nous faisons dans postmarketOS, vous n’avez pas besoin d’enregistrer un compte pour utiliser notre système d’exploitation et nos applications et notre système d’exploitation ne suivent pas leurs utilisateurs. Au lieu d’être financé par la publicité, notre projet est construit grâce au travail bénévole, aux dons de la communauté, aux subventions et dans le cadre de la communauté Linux (mobile) plus large qui suit une mission similaire.
NDLR : même un appareil mobile a besoin de collecter des données, d’en produire et de les transmettre pour fonctionner. C’est certes plus pseudo-anonymisé et tente d’être plus en respect avec les choix des utilisateurices et utlisataires mais cela reste le mode de fonctionnement d’un appariel dont le but est la communication à distance avec un autre appareil (notamment à travers des relais de communications dans un infrastrure en réseau)
Oliver
Les communications faites avec une carte SIM (votre localisation, vos appels et vos textes) sont transmises à l’opérateur du réseau téléphonique et à divers gouvernements (qui font ensuite tout ce qu’ils peuvent pour stocker ces données pour toujours).
En raison de l’architecture des systèmes d’exploitation (OS) des smartphones de Google et d’Apple, ils obtiennent de nombreuses données supplémentaires, telles que vos contacts, votre calendrier, les applications que vous achetez, vos photos, vos notes, vos rappels, vos signets, vos mémos vocaux, vos mots de passe et bien d’autres choses encore. Ces données sont parfois chiffrées mais les gouvernements parviennent à faire pression sur les fournisseurs de systèmes d’exploitation pour qu’ils leur donnent accès aux données chiffrées.
NDLR : Il y a des configurations avec des promesses marketées qui posent beaucoup de problèmes même avec des informations chiffrées comme pour le cas grave de la messagerie Telegram
Si une application affiche une petite bannière publicitaire, vous pouvez penser que ce n’est pas un problème et que vous pouvez l’ignorer. Mais ce que vous ne voyez pas, c’est l’énorme collecte de données qui se déroule en arrière-plan. Les créateuricess d’applications gagnent de l’argent en envoyant autant de données que possible aux annonceurs, qui les vendent à des courtiers en données, lesquels combinent ensuite des données publicitaires provenant de nombreuses sources différentes pour en faire de grands profils qu’ils vendent à n’importe qui.
Oliver
Dans d’immenses centres de données répartis dans le monde entier. Nous savons que les gouvernements et les entreprises privées le font. Le stockage est devenu suffisamment bon marché pour qu’ils n’aient jamais besoin d’effacer leurs données.
Le téléphone portable est un dispositif d’extraction et de transformation. Une fois le téléphone fabriqué et allumé nous en sommes la matière à exploiter. Puis cette matière donnée(s) sans consentement est envoyée et stockée dans d’immenses centres, les Datacenters.
Pour que les médias sociaux continuent a être scrollé à l’infini (via les contenus ciblés), les centres de données utilisent un grand nombre de générateurs de secours et d’urgence pour rester en ligne lorsque le réseau électrique ne peut pas leur fournir suffisamment d’énergie. Ces générateurs fonctionnent avec des combustibles fossiles et notre travail d’enquête a révélé que les générateurs installés dans les centres de données irlandais ont rejeté d’énormes quantités de CO2 au cours des dernières années. Conor O’Carroll Where are all the data centres and why should you care?, 2025. The Journal Investigates
Pour fabriquer ces téléphones, le régime capitaliste a besoin de mains d’œuvre encore plus exploité⋅es et plus opprimées que les utilisateurices et utilisataires de smartphones. Il est nécessaire dans ce système d’avoir des « un peu moins considéré⋅es accédant aux droits fondamentaux humains » qui creusent et extraient des sols des matières à exploiter et transformer.
Les terres extraites pour fabriquer les téléphones
En mars 2025, le Ministère de l’aménagement du territoire transition écologique de France a publié « Données et études statistiques » Pour le changement climatique, l’énergie, l’environnement, le logement, et les transports, dans lequel il fait apparaître son interprétation des origines matériels et des impacts du Smartphone type.
La Fabrication d’un smartphone de 150 g consomme :
- 70 kg de matière première
- 76 070 litres d’eau
- 85, 9 kg de gaz à effet de serre soit équivalent 790 km en voiture thermique
La composition finale d’un smartphone de 150g :
- 40% à 60% de métaux (féreux, terres rares, autres)
- Cuivre
- Aluminium
- Zinc
- Étain
- Chrome
- Nickel
- Or
- Argent
- Platine
- Palladium
- Europium
- Yttrium
- Terbium
- Gallium
- Tungstène
- Magnésium
- Carbone
- Cobalt
- Lithium
- 30% à 50% de plastiques et matière synthétiques
- 10% à 20% de verre et céramique
Disons que cela est une publication avec des affirmations approximatives à caractères informatifs.
La France fait partie de l’EU qui depuis 2024 pousse le Critical Raw Material Act, « CRM act ». Une initiative législative basée sur deux concepts : la « souveraineté » et l’accès aux matières extraites à exploiter (car dites vitales pour l’économie).
Le mouvement international centré en Serbie nommé Marš sa Drine connaît très bien ce jeu de l’EU qu’iels nomment Les mines de sang qui consiste à couvert de souverainté et de vitalité à exploiter les sols et la vie de personnes et de populations qui n’ont pas tout à fait les mêmes accès aux droits de base de que les pays riches. C’est une des formes du colonialisme, une forme par extractivisme8 et par pollution9 et de racisme environmental10
Les travaux de recherche de Gauthier Roussilhe sur les enjeux environnementaux de la numérisation, de l’extraction des matières à la fin de vie, et des infrastructures à l’usage de services numériques peuvent amener nuance et contradictions à cette publication du ministère français.
L’EU se veut un espace démocratique avec des institutions garantissant les droits et les accès aux droits dans ces espaces territorialisés avec des coopérations équitables, du moins sur ce qui concerne les droits fondamentaux, avec d’autres pays et espaces.
L’idée que l’UE se fait de la souveraineté numérique ressemble plutôt à une course aux armements avec relents coloniaux pour les matières premières, déportés sur les travailleurices du secteur des données et les chaînes d’approvisionnement globalisées sur d’ancienne routes de traites des humaines.
Voici une carte produite par une institution EU portant que les principaux fournisseurs de matières premières de l’UE. Study on the Critical Raw Materials for the EU 2023 - Final Report
Pour fabriquer des appareils numériques, téléphones, ordinateurs, serveurs, stockage des données, antennes relais, etc., il faut aujourd’hui des terres rares extraites dans des mines.
Pour exemple, dans les appareils numériques d’un datacenter on peut trouver :
- Lithium
- HRE (Dysprosium/Terbium)
- LRE (Neodymium/Praseodymium)
- Tantalum
- Scandium
- Cobalt
- Germanium
- Platinum
- Palladium
- Indium
- Gallium
- Argent
- Cuivre
- Titanium
Les datacenters (re)localisés en « souveraineté » sur les territoires EU et les extractions de minéraux critiques elles aussi souverainisées sont deux composantes d’un même récit dans une politique publique qui masque des réalités.
Pour Celia Izoard il s’agit de :
Créature mythique : la mine relocalisée, l’idée selon laquelle la relance minière européenne permettrait de rapatrier les mines et d’alléger notre dette écologique. En réalité, pour que l’Europe puisse fournir ne serait-ce qu’un tantième des métaux de l’industrie européenne, il faudrait diviser la production industrielle par dix, revoir notre mode de vie drastiquement à la baisse. Exit Airbus, Thalès, Stellantis et Volkswagen…. Tant qu’on ne met pas en avant la nécessité impérieuse d’un sevrage minéral, d’une décroissance de la consommation des métaux, les mines ouvertes sur le vieux continent s’additionneront aux mines qui existent ailleurs. Mais parler de relocaliser les mines est surtout un argument massue pour imposer un projet face à une contestation locale : la culpabilisation (des victimes) est devenu un mode de gouvernement
Une approche par le Mythe, la créature que l’on peut trouver aussi plus avant chez Reza Negarestrani dans « Cyclonopedia Complicity with Anonymous Materials » (2008) et plus poussé dans le gore design fiction, qui détaille un Géotrauma (Richert 2023), un trauma venu e l’extraction de la terre. Un traumatisme individuel et un trauma collectif vécu par l’extractivisme.
Le Lithium fait aujourd’hui la “UNE” dans la très longue liste des choses extraites et transformées (et aussi rejetées en déchet). Pour extraire, transporter, transformer, raffiner du lithium il faut de l’eau douce. Et nous manquons d’eau dite douce : de plus en plus à travers le monde car réchauffement global, modifications sévères météo-climatiques et acidifications.
Et les milliers d’autres matériaux extraits du sol; les peuples et gens, les autres places, zones, pays, terroirs, cultures ?
Depuis trop longtemps et en trop de coins, le viol est une arme qui sert les industries et les guerres afin que le coût d’extraction d’éléments soit convenable aux marchés du capitaliste en cours.
Oh vent!, la triangulation commerciale coloniale est toujours bien ancrée dans les imaginaires. Ainsi, ‘The Lithium Triangle is in the Andean plateau’ pourrait manquer d’eau demain selon NBC News. Mais qui va manquer d’eaux ? Qui font les récits d’eau manquantes?
J'entends pas beaucoup de personnes qui manquent d'eaux dans les grandes histoires médiatisées, ni dans dans les petits coins activistes (*qui ont une tendance à donner le micro à des Stars*), et j'entends beaucoup trop les infra, les 'souverainetés', les institutions, et les polices qui « régulent » selon les choix des institutions
Quoi encore ? Des ordinateurs volant dits drones pour nous extraire plus et (extra)surveiller la moindre goutte d’eau ? Ou pour lâcher des bombes⋅ Ces drones qui tuent à travers le monde : dans les mines où enfant⋅es sont exploité⋅es et dans les confits armés ! Oui, C’est maintenant partout, c’est ce qui est fait avec la même idée que le téléphone pour lesquels il faut :
- de pauvres personnes exploitées pour creuser les sols
- d’autres pour transformer les terres en matière exploitable
- d’autres sur les artères − les voies maritimes − du capitalisme pour transporter au delà des mers et des montagnes jusqu’à crever d’épuisement dans l’effort
- Une instigation de méprise et aussi de la détestation de l’autre afin que le régime par inégalité perdure pour les plus riches et que les premiers cités deviennent plus riches et les autres deviennent extrêmement plus pauvres.
- Une surveillance transversale maximisée dans laquelle toute personne à proximité de toi participe, et moi et toi aussi.
Google fait partie d’un contrat de 1,2 milliard de dollars pour fournir à Israël et à son armée de l’intelligence artificielle (avec usage des données / méta-données) et d’autres capacités informatiques11, notamment dans le génocide des Palestiniennes et Palestiniens.
Matières premières et terres rares, souveraineté(s) et dominations, infrastructures, fichage et surveillance… Il y a là substances à luttes pour des pouvoirs débouchant sur des conflits et des guerres.
Les conflits
Les données extraites et stockées (méta-données incluses) ont des utilités diverses. Faire la guerre fait partie de ces utilités.
While the US army and CIA are secretive about how they select targets - a process known as the kill chain - metadata plays a role. Phoebe Braithwaite 2018 in wired.com
Souvent les guerres, les conflits armés, sont motivés par le contrôle de matières premières et leurs acheminements. Le conflit est un concept plus large que la guerre.
A conflict refers to “the interaction of two or more parties with perceived incompatible goals, which engage each other through a range of practices, including dialogue, persuasion, negotiation, arbitration, legal action, protest, intimidation, and physical violence” (Andrews et al., 2017). Mining conflicts include those struggles originating between mining companies and various stakeholders1 that are affected by mining operations (Andrews et al., 2017; ICMM, 2015).
Les États, avec le soutien d’entreprises à but lucratif, savent parfaitement faire des conflits. Nous les petites genstes pouvons aussi nous mettre en capacités de luttes conflictuelles. L’extraction minière, dont celles dédiées aux matières nécessaires aux machines informatiques, est un théâtre présent dans tous les endroits du Globe qui illustre assez bien ces interactions.
Voici un aperçu de l’étendu du problème pour l’Amérique du Sud
En République Démocratique du Congo, notamment à l’Est du pays, l’activité dite artisanale d’extraction minière est extrêmement répandue.
En Bretagne ? La start-up Breizh Ressources multiplie les demandes d’explorations minières dans l’Ouest de l’hexagone français. Car oui, nous vivons presque partout dans le monde dans un gruyère de mines et de carrières déjà existantes. Cependant il est convenu sans nous qu’il est nécessaire de toujours creuser et extraire plus pour nous fournir des services et des appareils.
Dans un nuage de données, nous vivons entre écocides et génocides, un téléphone dans la poche pour fenêtre sur le monde
Bibliographie
- Alasdair McKay; Abigail Watson; Megan Karlshøj-Pedersen. Remote warfare: Interdisciplinary perspectives Bristol: E-International Relations Publishing, 2021
- Andrews, T., Elizalde, B., Le Billon, P., Oh, C. H., Reyes, D., & Thomson, I. (2017). The rise in conflict associated with mining operations: What lies beneath? Canadian international resource development institute (CIRDI)
- Celia Izoard, La Ruée minière au XXIe siècle. Enquête sur la transition à l’ère de la transition, Paris, Seuil, 2024
- Conor O’Carroll, 2025. Where are all the data centres and why should you care?. The Journal Investigates
- Emmanuel Macron, 2024. Discours du Président de la République au Sommet de la Communauté politique européenne.
- Fabien Richert, « Penser le Cthulhucène et son géotraumatisme : le cas Cyclonopedia de Reza Negarestani », ReS Futurae, 2023, mis en ligne le 28 juin 2023, consulté le 12 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/resf/11931 ; DOI : https://doi.org/10.4000/resf.11931
- Grégory Chatonsky, 2025. Le remplacement anthropocentrique
- Humlum, Anders and Vestergaard, Emilie, Large Language Models, Small Labor Market Effects (April 15, 2025). University of Chicago, Becker Friedman Institute for Economics Working Paper No. 2025-56, Available at SSRN: https://ssrn.com/abstract=5219933 or http://dx.doi.org/10.2139/ssrn.5219933
- ICMM. (2015). Research on company-community conflict. In ICMM (Ed.), Social and economic development. ICMM.
- Jürgen Geuter, Tante, A choice. Sep 24, 2024
- Julien Bidoret, 2025, Arguments.
- Karen Hao, in Rest Of The World, 2025. The real cost of AI is being paid in deserts far from Silicon Valley
- Krys, JDLL 2025. IA, Philosophie du Libre et Féminisme.
- Liboiron, Max. (2021). “A wee primer on Colonialism,” In CLEAR Lab Book, CLEAR. St. John’s, NL: Memorial University
- Liboiron, M. (2021). Pollution Is Colonialism. Duke University Press. https://doi.org/10.2307/j.ctv1jhvnk1
- Marin, A. and Palazzo, G. (2024) Civic Power in Just Transitions: Blocking the Way or Transforming the Future?, IDS Working Paper 614, Brighton: Institute of Development Studies, DOI: 10.19088/IDS.2024.045
- Negarestani, Reza (2008). Cyclonopedia: Complicity with Anonymous Materials. re.press.
- The Hunger of Data Centers for Critical Raw Materials – and How We Counter It
- Welcome to Issue 194 Zambia’s pact with copper mines has decimated another river.
- William Acker, 2023. Où sont les « gens du voyage » ? Une histoire actuelle de l’antitsiganisme
Notes
-
Humlum, Anders and Vestergaard, Emilie, Large Language Models, Small Labor Market Effects (April 15, 2025). University of Chicago, Becker Friedman Institute for Economics Working Paper No. 2025-56, Available at SSRN: https://ssrn.com/abstract=5219933 or http://dx.doi.org/10.2139/ssrn.5219933 ↩
-
Un exemple parmi tant d’autres: La licorne d’IA Builder.ai, autrefois valorisée à 1,5 milliard de dollars, a fait passer le travail de développeurs basés en Inde pour l’automatisation d’une IA pendant huit ans ↩
-
“Les sacrifiés de l’IA” documentaire de Henri Poulain, 2025. ↩
-
Antonio Casilli : « L’intelligence artificielle est l’une des industries extractives de notre époque » ↩
-
Krys, JDLL 2025. IA, Philosophie du Libre et Féminisme. ↩
-
Un rapport de l’ONU pointe la soudaine hausse des émissions indirectes de CO2 des géants du numérique comme Amazon, Microsoft, Google et Meta. Entre 2020 et 2023, la moyenne des augmentations des émissions dont ils sont responsables est de 50 %, dues notamment à la mise en place intensive de l’IA générative. https://next.ink/187868/lonu-pointe-la-hausse-de-50-des-emissions-des-geants-du-numerique-entre-2020-et-2023/ ↩
-
Un axe récemment évoqué dans un appel de Nicolas Houguet aux Nuits sonores Lab 1, 2025. https://web.archive.org/web/20250425175330/https://nuits-sonores.com/evenement/nuits-sonores-lab-1/ ↩
-
Liboiron, Max. (2021). “A wee primer on Colonialism,” In CLEAR Lab Book, CLEAR. St. John’s, NL: Memorial University ↩
-
LIBOIRON, M. (2021). Pollution Is Colonialism. Duke University Press. https://doi.org/10.2307/j.ctv1jhvnk1 ↩
-
William Acker, 2023. Où sont les « gens du voyage » ? Une histoire actuelle de l’antitsiganisme ↩
Merci à toutes les personnes qui soutiennent les efforts par leurs dons

Xavier Coadic
Human Collider