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Picky Stickers n°1 : origines (floues) du journalisme d'investigation et initiatives dés-Occidentales
- 6 minsJe démarre une nouvelle séries de #note « Picky Stickers » dédiée à l’investigation. Ces notes seront ensuite retravaillées et utilisées dans le Anticolonial Action Research Group’s Hacktivists (AARGH) du projet Hack₂O. Ces notes n’ont pas pour raison d’être l’exhaustivité. Ces notes sont une amorce de travail éditable et amendable et un medium de réflexion ouvert.
Le petit monde du journalisme et de l’investigation
Aux USA, le The New-England Courant (1721 - 1726) et le Publick Occurrences Both Forreign and Domestick (1690) étaient des journaux publiant sur les faits des autorités britanniques dans les colonies nord-américaines. Il y a des personnes qui ont tendance à les considérer comme la proto-origine du journalisme d’investigation, qui se transformerait ensuite toujours aux USA dans les années 1880 à 1890.
Ce point d’accès aux informations et l’angle sont ici biaisés !. Dans un contexte plus large où aujourd’hui le Nord global représente 93 % (Marton Demeter (2018)) des publications dans le domaine des études sur les médias et la communication. C’est ce même occident, en régime capitaliste, qui par ces gouvernants, tendant dans le fascisme avec quelques administrations disciplinées, fait disparaître des bibliothèques entières de savoirs, de données et d’Histoire. Les USA prenant aujourd’hui presque toute la lumière d’inquiétudes face au fascisme alors qu’ils n’en sont qu’un des points le monde (très malheureusement).
Benjamin Harris, éditeur et journaliste anglais, lança le Publick Occurrences Both Forreign and Domestick. Le journal sera saisi dès le premier numéro et Harris emprisonné. The New-England Courant est fondé par James Franklin, formé en Angleterre. Le journal fut supprimé en 1726 par les autorités coloniales britanniques pour avoir imprimé ce qu’elles considéraient comme des articles séditieux
Dans la Wikipedia francophone, vous pouvez lire « Arrivée des réfugiés français, après la révolution en Haïti » qui (1794) « bouleverse le paysage de la presse américaine ». La page anglophone ne traite pas de cet évènement et porte un chapitre de notice Partisan Newspaper qui évoque à peine la révolution française et les Gazette of the United States et National Gazette.
Wikipedia est un miroir de la société à un instant donné et avec les variations culturelles reflétées dans ce qui est écrit et ce qui n’est pas écrit dans les différentes Wikipedia par langues (ainsi que les règles spécifiques de contribution à ces Wikipedia). Je n’ai trouvé d’équivalent en hindī de “History of American newspapers” dans Wikipedia.
Læ Haïti illustrée était une revue dont des archives menacées existent pour la période 1890 à 1892. La Bibliothèque Haïtienne des Frères de l’Instruction Chrétienne tente d’archiver les publications et revues d’Haïti pour la période 1813-1913. Une forme de journalisme était existant en Haïti fin du XIXe siècle.
Il apparaît ici dans ce croisement de cas d’écritures de notices documentaires et d’archivage de ressources (et accès à celles-ci) que l’édition (contradictoire souvent) − liée à des ancrages culturels, sociaux, historiques − comporte des conflits de points de vues et surtout des écueils liés à des biais. Biais des sources, Biais liés à la domination numéraires des contenus, biais de rédactions, etc.
Il est raisonnable de considérer que les capacités d’investigations couplées aux publications ne sont ni d’une origine unique et triumvirale d’empires (UK, France, USA (qui devient un empire en se détachant territorialement des 2 premiers)), ni circonscrites à ces zones géographiques et leur historique commune. Mettre sous étiquette muckrakers toute initiative à travers le monde dans la fin du XIXe siècle ne fait que renforcer le biais Anglo-Saxon.
L’ Amrita Bazar Patrika monté en février 1868 par deux frères dans le district de Jessore du Bengale, aujourd’hui situé dans le sud-ouest du Bangladesh. Il était un journal d’activisme et d’enquêtes pour exposer les faits de la puissance et administration colonial anglaise, 10 ans avant le Vernacular Press Act Britannique, empire colon de l’Inde, là ou le journalisme (1870–1880) était une petit monde (Shubhangi Misra (2021); Shabdita Pareek (2016)). Le but de celui-ci était « un meilleur control des publications en langues orientales » (Uma Das Gupta). Le Mumbai Samachar, a été imprimé comme journal dès 1777.
L’Arthashâstra, traité politique et écrit important en sanskrit, datant du IVe siècle avant l’ère commune et sud de L’Inde actuelle peut être considéré comme un traité de l’investigation produisant de l’information (Siddharth Negi (2018)).
Les premiers journaux africains remonteraient au début du 19e siècle en concomitances d’arrivée de missionaries. La Cape Town Gazette, premier journal anglophone, est apparu en 1800 en Afrique du Sud, et la Royal Gazette en 1801 en Sierra Leone. Le premier journal dit autochtone, le Liberia Herald, a été fondé en 1826. Au Ghana, le West African Herald a vu le jour en 1857, jusqu’au au Nigeria avec l’Iwe Irohin a fait son apparition en 1859 (Ntibinyane (2018)).
Ô qu’il reste tant à mettre et re-mettre sur la table pour discuter ensemble et discuter différemment, avec d’autres angles et de nouveaux apports.
Dans cette première note, il est important de remarquer que ce ne sont que des hommes en position de production, et des moyens de fabrications, journalistique ; avec une position de classe sociale commune. La prochaine note sera consacrée à des femmes pratiquant l’investigation fin du XIXe siècle. Elles aussi se sont activées face à des oppressions, des ségrégations et des dominations. Souvenons nous de Elizabeth Glover (1602 -1643), née en Angleterre, pionnière dans les 13 colonies USA pour la publication et le presse, qui allait devenir un journalisme perpétuant le colonialisme. Elle est à l’origine du Oath of a Freeman, un vœu d’ obéissance au gouvernement de la Colonie sans conspiration.
Pour un monde plus équitable, plus inclusif, plus ouvert et en diversités, sans fascistes
“The greatest damage is caused by the silent majority that just wants to survive, submit and go along with everything.”
Sophie Scholl, White Rose Group. 1943
Remerciements et/ou contributeurices
- Raghav Agrawal, aka Impactology
- Jose Miguel Calatayud
- Ruona Meyer
- Ștefan Cândea
Bibliographie
Pour plus de détails : AARGH Zotero group
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Demeter, M. (2018). The Winner Takes It All: International Inequality in Communication and Media Studies Today. Journalism & Mass Communication Quarterly, 96(1), 37-59. https://doi.org/10.1177/1077699018792270 (Original work published 2019)
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Gupta UD. The Indian Press 1870–1880: A Small World of Journalism. Modern Asian Studies. 1977;11(2):213-235. doi:10.1017/S0026749X00015092
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Misra, S. (2021) Amrita Bazar Patrika — fiery newspaper took on British but then came a tame turn, and tragedy. In The Print
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Ntibinyane, N. (2018). Investigative Journalism in Africa: An Exploratory Study of Non-Profit Investigative Journalism Organisations in Africa. Reuters Institute Fellowship Paper University of Oxford
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Pareek, S (2016). Here’s The Inspiring Story Of Amrita Bazar Patrika, India’s Oldest & Bravest English Newspaper. In Scoop Woop
Merci à toutes les personnes qui soutiennent les efforts par leurs dons

Xavier Coadic
Human Collider