Je t’écris après quelques promenades dans les vents de la terre du Kreiz Breizh. Je voulais te faire part de nos réflexions et expérimentations sur une société ouverte. Une société basée sur les principes du libre et de l’open source dont l’initiative fut lancée par Arzhur dans sa lettre de l’année dernière.
Je me suis réveillé aujourd’hui avec un sentiment étrange que je vais tenté de te décrire. Une société ouvrte est-elle possible, souhaitable et porte t-elle des risques ?
Je lisais ceci ce matin :
“Where lives matter, such as in mission critical environments, Open Source is a risk.”, dans Effective Use of Geospatial Big Data
Our House | Image By Sabbian Paine | Licence CC BY-SA
2018, dans un pays renommé #LeanFrance,
l’état et ces instances dans les contrées administrées, anciennes régions au XXè s., par des algorithmes de machine learning, est aujourd’hui un pôle de compétitivité efficace et dématérialisé.
Il optimise au mieux pour la vie et la richesse de ses citoyens, les services de la défense et de l’éducation ont été confiés à la société privée américaine Cro$oft lors d’open bar postitathon, la formation à la citoyenneté et à l’acte politique est maintenue par Alpha00gle, qui même dans la ville rebelle de Roazhon, qui avait juré de n’utiliser que du logiciel libre dans la fonction publique, dirige aujourd’hui les conduites du changement digital du mouvement indépendantiste Breizhien.
Les échanges de bien et de services, les fournitures santé, scolaire, sont permis, autorisés, régulés, à très grande vitesse et très petit prix par L’Amazone de la Valley, une puissante organisation qui répand le bonheur sur le monde et dans la #LeanFrance.
Créer les conditions pour fluidifier les conditions du changement est la baseline de l’État dématérialisé. Pour les libertés fondamentales, il est devenu marginal, et même hors la loi dans certaines contrées, tout individu qui s’engage à la liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages ;
la liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de l’adapter à ses besoins ;
la liberté de redistribuer des copies du programme (ce qui implique la possibilité aussi bien de donner que de vendre des copies) ;
la liberté d’améliorer le programme et de distribuer ces améliorations au public, pour en faire profiter toute la communauté.
L’accès au code source est une condition d’exercice des libertés 1 et 3. Seuls quelques rebuts de la start-up Nation osaient encore arpenter ces sentiers.
Toutes ces actions de disruption des paradigmes, pour les changer vers la fluidité agile, avaient enclenchées après la déclaration du début de l’an 2018 :
“3,7 milliards de personnes, soit 50% de la population mondiale, n’ont pas touché le moindre bénéfice de la croissance mondiale l’an dernier. 82% de la richesse créée est allée à 1% de l’humanité. C’est un symptôme de l’échec du système économique”, Winnie Byanyima”.
Faisant ainsi réagir les dirigeants français du CAC40, le gouvernement récemment élu par une majorité de #LeanFrançais devenus tous actor’studio de l’écologie pour sauver l’humanité, la paix et les digitals.
Comme au XIIIè siècle, de grandes villes marchandes tenaient tête à l’État Digital Nation (EDN est un marque déposée par le mouvement pour la république en Marche), mais elles usent aujourd’hui des mêmes Omnivore As a Service (OAS) 4.0 que l’État. Les études, sciences et techniques étaient confiées à des services d’analyse fine de Marketage et aux Instituts de Management Blockchainisés pour sécuriser et distribuer les échanges de façon juste et citoyenne.
Le paradis de l’équité, des libertés, de la démocratie participative transpirait dans le quotidien d’un peuple innovant et dans leurs licornes qu’ils attendaient comme les vikings attendaient Odin.
On pouvait lire sur les écrans des gares SNCP (Société Nationale des Chemins fer Privés) : “La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force.”
C’était magnifique ! Et toutes les personnes venues pour le grand remplacement, celles venues piller nos emplois de cerveau et de temps disponible chez Cro$oft, Amazone de Valley et Aplha00gle, étaient gazées, torturées, dans dans centre de distraction pour exilés climatiques installés dans les zones pauvres de frontières de la montée des eaux. Un ordre maintenu par des unités ultra spécialisées en psychologie d’accueil par méthodes IA (Intention Artificielle), ces unités étant financés à 30% par du crowdfunding et 70% par les dons des expatriés fiscaux #LeanFrançais qui ne voulaient pas voir leur belle, riche et historique nation de souche disparaître.
La théorie économique du ruissellement trouvait là sa plus belle POC (Proof Of Concept).
Alserweiss, que penses-tu de cette société moderne ? Où peut-elle mener ? Peut-elle supporter une ouverture basée sur des principes des liberéts et de codes ouverts ? As-tu oberservé de cas concret et précis dans ton quotidien ?
En attendant de te lire ou de te croiser, je te souhaite de respirer à plein poumon les atomes d’oxygènes pas encore dédiés au minage de crypto-monnaie.
Voilà maintenant près de 3 mois que je ne t’ai pas répondu. Depuis la première lettre que je t’avais rédigée ici le temps semble filer entre nos doigts trop impatients de changer les choses de ce monde. Ta dernière lettre je l’ai pourtant lue et relue des dizaines de fois.
Lorsque que nous avions ensemble rencontré l’auteur Alain Damasio à Rennes cet automne, j’avais pris quelques notes afin de d’approfondir nos réflexions : “Être ou ne pas être… Artificiel à Rennes avec Alain Damasio”. Son attrait et ses conseils concernant l’expérimentation d’une société ouverte m’a fait chaud au coeur et plaisir pour toi qui lança cette initiative.
“La technique est une composante essentielle de la vie humaine, mais elle ne remplace pas la démocratie”
Depuis j’ai poursuivi les lectures (Bourdieu, Jacquard, Chomsky…), continué les prototypes libres et open source, réaliisé de nouveaux tests avec des technologies blockchain et rempli pas mal de documentations dans des wikis. J’ai aussi beaucoup marché ici et là. J’aime cette compostion organique de l’intelligence de la main, de la sagesse des deux pieds, de la critique du cerveau et de la profondeur du coeur.
Dans ces prérégrinations, j’ai échangé avec Inso concernant une monnaie libre, basée sur Duniter et appelée Ğ1 (Prononcée « June »), qui me semble adapatée à une société ouverte. J’utilise cette monnaie et sa technologie associée.
“la monnaie libre ne parle pas des mêmes libertés que le logiciel libre. Mais elle utilise une approche de la liberté qui est basée sur les mêmes principes philosophique :
symétrie des libertés : la garantie que personne n’est privilégié par la définition d’une liberté donnée sur un objet particulier (le logiciel, les ressources, la monnaie)
non nuisance des libertés : la liberté ce n’est pas “pouvoir faire n’importe quoi”
Inso
Les libertés fondamentales, ces choses qu’aujourd’hui une économie vorace de l’attention enveloppe d’une couche de sucre pour mieux nous les faire fondre. Plus personne n’a de temps d’esprit critique disponible, plus rien à cacher…
C’est plus selfie des enfants posté par les parents eux-mêmes sur facebook que le droit inaliénable, c’est buzzword et marketing sur twitter plutôt les droits de l’Homme, c’est don gracieux des vies pirvées aux GAFAM plutôt que les libertés publiques, c’est course à la punchline type TedSpeaker plutôt que les nouveaux droits comme les garanties procédurales (cf. CEDH).
Mon ami, il y a urgence de s’essayer à une société ouverte comme tu l’avais proposé, mais c’est un changement cultuel et culturel dont nous avons besoin si nous voulons que les méthodes et les outils favorisant les libertés soient utilisés par d’autres que initié.e.s actuel.le.s.
J’ai ainsi ressenti un trouble, ou peut être un risque, et je voudrais t’en faire part dans cette lettre. Je crois qu’une grande partie des personnes qui composent cette société non-ouverte dans son état actuelle sont sous l’effet d’un analgésique, d’une codéine de l’esprit critique injectée via des solutions technologiques par l’acte volontaire d’individus que ne cherchent qu’à conforter leur position de pouvoir en centralisant toujours plus, l’opacité étant l’une de leurs méthodes. Un empoisonnement, qui produit un état général de somnolence, largement soutenu par des personnes se revendiquant de “bienveillance” qui appuient et relaient un brouhaha informationnel et des promesses éhontées de toujours mieux ; une propagande orchestrée dont les petites mains y prennent part certainement dans l’espoir d’améliorer leur condition sociale, de gravir l’échelle de le reconnaissance par la “célébrité”. La codéine est gratuite, ou plus exactement nous la payons au prix fort de nos libertés sacrifiées, de nos resources privatisées.
Image By IMal | Licence CC BY SA NC
Sans téchnophobie ni complotisme
Comme tu le sais, j’ai eu le bonheur d’avoir un neveu pour la première fois en septembre dernier. Cela change grandement la vie de ma soeur et de son compagnon et cela influe sur ma manière de considérer l’avenir au quotidien. Depuis 16 ans maintenant j’ai choisis de ne pas andonner ce monde, dans lequel vivent les personnes que j’aime, aux silences des pantoufles. L’agilité, les libertés, l’écologie et la biosphère, s’éffondrent dans un silence complaisant, ou parfois dans des “oui mais tu comprends c’est difficile et compliqué”, étouffés par un bruit ambiant de sur-abondance de communication de masse et de marketing des foules.
J’aime ce monde et j’aime les personnes qui font ce monde.
Par vous je deviens vaste, avec vous je me peuple. Happy GNU year les ami.e.s (J’avais lancé sur différents réseaux sociaux en cette fin d’année 2017)
Ce monde repose sur le fragile cycle de la vie, un programme vieux de presque 4 milliards d’années avec ces lois de la physique, ces bases fondamentales de chimie, des principe de bilogie… Pendant longtemps, pendant presque toute son existance, ce cylce jouissait de libertés :
la liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages ;
la liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de l’adapter à ses besoins ;
la liberté de redistribuer des copies du programme (ce qui implique la possibilité aussi bien de donner que de faire commerce des copies) ;
la liberté d’améliorer le programme et de distribuer ces améliorations aux individus, pour en faire profiter toute la communauté.
Tu pourrais m’écrire qu’ici je carricature. Certes, j’ai peut être des influences Stallmanienne. D’un coté, des communicant.e.s de la codéine m’ont affublé de “Troskiste numérique” pour ces choses, alors que d’un autre coté, des membres de ma famille me considèrent comme “Macronien d’une start-up Nation”. Le brouhahah empêche beaucoup de réflexions mais pas celle “de la panacée de la misère. Que de rêves pourtant se sont brisés contre ce miroir aux alouettes !” — (Jean-Marie Mollo Olinga).
Soit rassuré, je vis bien cette pseudo-schyzophrénie imposée par la foule. J’en ris parfois, mème.
Ce cylcle du vivant est soumis aux influences environnementales, comme le sont la météo ou les comportement sociaux des individus (qui eux aussi sont influencés par le cylce lui-même). Donc lorsque des entités individuées qui s’engagent intentionnellement, ou inconsciemment, à la conception d’un élément culturel reconnaissable, répliqué et transmis par l’imitation du comportement d’un individu par d’autres individus dans un processus de massification, elles influencent le cycle de manière forte, parfois tellement fortemment que cette influence prend le dessus sur le cours “naturel” de ce cycle.
Autrement écrit, ces personnes qui participent à la diffusion de la codéine pensent être en maitrise de quelque chose qu’elle ne savent pas même nommer, ni définir ou ni utiliser. Elles ne font que renforcer les choix de contrôle d’une poignée d’individus masqués dérrière le brouhaha. La codéine soulage les maux de tête.
Quand les bénéficiaires ne contrôlent pas un programme, c’est le programme qui contrôle les utilisateurs. Le développeur contrôle le programme, et par ce biais, contrôle les bénéficiaires. Ce programme non libre, ou « privateur », devient donc l’instrument d’un pouvoir injuste.
Comment fait-on société ouverte dans une telle absence de libertés ? As-tu des réponses à cela mon ami ? Même mon père, avec qui j’échange très peu et que je n’avais pas vu depuis des mois, m’a dit “Je m’en fous de tes histoires de liberté et d’ouverture, je n’ai rien cacher”. Je n’ai pas voulu approfondir avec lui les principes qu’il semble amalgamer de vie privée et de programme ouvert.
GAFAM, NATU, instituts politiques, individus de l’arrêt de bus et personne de champ de blé, tous et toutes surfent sur une économie de l’attention, tout le monde deale de la codéine. L’orgueil pour tous et seuls très peu s’en enrrichissent. Profiter en gérant un commun comme un bien privé, profitez de cette insoutenable possibilité. Arzhur, tout le monde est coupable personne n’est plus responsable ?
Je suis en tout cas heureux de pouvoir t’écrire librement, c’est émancipateur de ces formes de colonisation, c’est par cet acte de créativité que je tente d’interroger les contours d’une société ouverte et des risques possibles qu’embarqe un tel projet dans sa mise en oeuvre et dans son imaginaire.
Dont-on chercher le consentement de nos contemporains ?
Il n’y a de créativité possible que dans un système de règles, d’après Foucault.
Peut-on alors en manipulant ces règles, comme le font des facilitateurs / médiateurs (médias) dans un processus d’intelligence collective, fabriquer le consentement ? Dans une organisation démocratique ? Dans une entreprise “libérée” ? Dans une holacratie ?
Une phrase, qu’elle soit écrite, prononcée ou entendue, est contrainte à un ordre linéaire. Ses éléments peuvent être ordonnés sur un axe unique, celui du temps. Le sens de cette phrase, lui, est fondamentalement hiérarchique.
La structure syntaxique est la structure de médiation entre le sens, de structure hiérarchisée, et la réalisation phonologique des phrases, linéarisée.
Par le pouvoir de programmer, d’émettre, de diffuser, de réguler et de réceptionner, le langage, des noeuds (qui peuvent être un individu ou un groupe en position de média et en posture construction) se trouvent en capacité de structurer et de décider une fabrication d’un consentement des masses par le langage en articulant des liens ténus entre intellectualité et structure syntaxique.
La structure syntaxique est construite à partir des éléments du lexique et d’éléments fonctionnels, soudés les uns aux autres. Les relations de vérification de traits, d’accord et de cas, les mouvements liés à la structure informationnelle sont opérés dans la structure syntaxique.
Ainsi, le consentement serait la simple validation d’une expression de pouvoir d’un petit groupe d’individus sur un groupe plus étendu et assujetti à la fabrication par une élite ? (Voir : Noam Chomsky La Fabrication du Consentement partie 1).
Arzhur, une société ouverte aurait le consentement comme véhicule de décision dans ces instances de gouvernances ?
On se voit bientôt ?
Dans ces réflexions et ces actions, le temps file toujours de façon aussi liquide. J’espère te revoir et partager des moments de discussions et de nouveaux tests, avec toi et avec d’autres personnes, en Bretagne ? En Allemagne ? À Lyon ?
Nous devons aussi répondre au message d’Alain Damasio. J’ai également quelques lettres à écrire à Alserweiss et ses dragons, et MaxLath (qui fait un beau truc avec WikiData).
ta lettre traitant de tes observations sur le milieu des praticiens de la fabrication open source et des philosophies de l’ouverture des données et des processus m’a beaucoup marquée.
Cela immédiatement fait penser à quelques lectures de Deleuze
Un philosophe, c’est pas quelqu’un qui contemple, et c’est même pas quelqu’un qui réfléchit. Un philosophe, c’est quelqu’un qui crée
Dans l’utilisation et l’application des principes d’un société ouverte inspirée des mouvements Do It Yourself et open source, tu écris avoir réalisé qu’il est possible d’aller encore plus loin, “en l’appliquant à l’ensemble de la société. La production de biens et de services, les entreprises, l’éduction et la santé, mais aussi les textes de lois et la politique. Tu voudrais tendre “ vers un “tout” qui pourraient être développé selon ces principes issues du monde libre.
Erminig Gwenn St Michel de Braspart CC BY-NC-ND.
Cela m’enthousiasme beaucoup, tout autant que cela me pose mille questions, pas toutes réjouissantes.
Tu écris “l’individu reprendre tout son pouvoir” dans ta lettre au sujet de cette société ouverte, mais sommes nous aujourd’hui déjà en capacité d’assumer un pouvoir dont l’ampleur nous dépasse parfois ? Un pouvoir de choix et de responsabilité colletcive ? Les “puissants” lisent la sociologie de leur responsabilité avec les lunettes de leur habitus et certains trouveront un renforcement de leur racisme de classe dans la même description réaliste que d’autres soupçonneront d’être inspirée par le mépris de classe, si je paraphrase à pein Bourdieu.
“Souriez vous êtes gérés, rigolez vous êtes “data surveillés”, pleurez vous êtes codés.” avais-je écris dans un texte lors [du Tour de France dans les communs en open source], avec une influence de Damasio, pour illuster cette abysse d’un pouvoir à assumer et les risque d’être dévoré par une artificialisation. le monde de l’ouverture porte en lui ses démons. Ceci pouvant être un sujet de lettre à part entière lors de nos prochians échanges.
Tzvetan Todorov à très écrit dans “Mémoire du mal, Tentation du bien” les risques de ceux qui fabriquent le droit d’ingérence par des “bombes humanitaires”.
Nous devons prendre garde à ne pas chercher à imposer une vérité autocratique à d’autres sous prétexte que nous avons le trop vif souvenir d’un monde fermé qui aurait fait du mal.
Dans de multpiles autres aspects je suis heureux de partager avec toi, et avec d’autres, cette impulsion de changment deparadigme pour tendre vers plus de transparence, d’équité, d’écologie et de liberté de faire.
Pour atteindre cette société ouverte il y a devant nous un gouffre à franchir, un désert à traverser ou même peut être un enfer à ne pas façonner. Pour cette raison, je crois que nous devrions nous appuyer sur ces personnes douées pour la fiction et l’anticipation par le récit ou les arts, afin d’intérroger l’objet même de cette société ouverte. Nous avons besoin, et peut être ont-elles besoin de nous en réciprocité, de personnes avec lesquelles travailler la matière de ce projet ; en manipulant les futurs possibles, et descomposants cette matière, afin déviter que nous tentions d’en éviter les travers qui fabriqueraient des ennemis intimes de l’humanité.
Il me semble qu’Alain Damasio sera à Rennes prochainement. Pourquoi ne pas lui écrire à plusieurs une lettre manuscrite présentant le projet société ouverte et lui rédiger quelques questions, qui sont aussi des besoins que nous avons, afin d’avancer dans nos réflexions ? Nous pourrions aussi verser ces écrits dans un wiki avec une licence libre, histoire d’appliquer à nous même nos propres promesses ?
Je voudrais vous faire voyager dans une petite prose de nature.
La nature et le vivant, une histoire longue de presque 4 milliard d’années qui se rappelle à nous les humains par de petits instants d’émerveillement.
Simple, poétique, une expérience sensorielle comme s’allonger dans l’herbe et observer les fleurs pour ressentir l’esthétique et le sentiment de satisfaction d’être là. Tout simplement là où quelque chose de Commun exprime une formidable ingéniosité qui a traversé les âges.
3,8 milliards d’années d’innovation par la Nature, cela propose des observations infinies.
Si vous le voulez bien, parcourons 3 exemples de l’esthétique de la Nature.
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En premier pas de ce voyage…
Les souffles du vent ou d’un enfant sur les aigrettes d’un pissenlit, j’ai toujours trouvé cela merveilleux. J’ai passé des heures et des heures depuis tout petit à sourire face à ce spectacle.
Dandelion Siphonophore | by NOAA Ocean Explorer.
Ce végétal au dents de lion, souvent anodin aux yeux du plébéién, pousse inlassablement et se propage au gré des vents, graines nomades d’une harmonie bien orchestrée.
Tant banal et si singulier, je l’ai cueilli mille fois.
La sève blanche du pissenlit, celle qui colle au doigt lorsqu’on coupe le fragile végétal, est du latex. Du latex coule dans le pissenlit. Du latex naturel qui pourrait nous permettre de remplacer des milliers de produits pétro-sourcés par un caoutchouc naturel avec une ressource renouvelable et locale.
Un latex qui pourrait nous permettre de produire des préservatifs sans perturbateurs endocriniens ou des gants de chirurgie non allergènes.
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Dans la suite de ce voyage…
A travers la Nature, les animaux peuvent également nous surprendre.
La nature est beauté, elle nous offre une esthétique à contempler pour nous chuchoter les solutions à de nombreux défis de nos humanités.
Jusque dans l’hostilité des déserts la vie a su trouver des voies d’adaptation. A l’époque du carbonifère, longtemps avant l’apparition des humains, il y a environ 350 millions d’années, apparaissaient les scorpions dans un temps où s’accumulaient de vastes couches de charbon en Europe de l’Ouest.
Scorpion sous la lumière noire.
Alors que nous avons intensément utilisé ce charbon, à la fois source d’énergie mais malheureusement aussi de pollution, la petite bête, elle, a continué son chemin à travers les âges sans faire de déchets en résistant à des conditions extrêmes de température, d’abrasion du sable, des vents… La forme et la matière de son exosquelette pourraient nous être écologiques, ingénieuses et utiles.
Nous parlons là de matière. La chitine, il y en a de vos cheveux, associée à du carbonate de calcium ,la craie, les coquillage en sont fait, c’est un peu le cocktail de l’exosquelette du scorpion. Cela participe à sa résistances aux des conditions extrêmes de température basses ou hautes, d’abrasion du sable lors de tempête.
Conjuguons cela aux propriétés de structure caractéristiques de cette animal très ancien pour servir de base pour des habitats par exemple. Des constructions répondant aux même résistances faces aux conditions difficiles et aux mêmes exigences de frugalités environnementales que le scorpion.
Réguler la température du logis sans machine, se prémunir du chaud du désert, du froid des nuits, ne pas être abîmés par les tempête de sable grâce à l’exemple et l’étude du scorpion.
Pour bâtir rapidement des abris pour les réfugiés en zone aride avec des conditions d’habitat souhaitables, des performances énergétiques élevées et une exigence écologique.
Si l’on rajoute à cela l’émerveillement de la lumière… la cuticule des scorpions qui constitue leur exosquelette a la particularité d’être fluorescente en lumière noire. Je vous laisse imaginer les applications…
Nous aurions alors une nouvelle occasion de faire valoir notre humilité face à l’ingéniosité de la nature et les solutions qu’elle nous propose.
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Quittons le monde du visible…
Pour nous tourner vers celui de l’invisible à l’oeil nu : la nature recèle de bien nombreuses merveilles dissimulées tout autour de nous.
Toujours habité d’un regard d’enfant, je m’extasie souvent sur le monde de bactéries.
Présentes absolument dans tous les milieux de notre planète, elles représentent la majorité de la biomasse.
Il y a environ 40 millions de cellules bactériennes dans un gramme de sol et 1 million de cellules bactériennes dans un millilitre d’eau douce.
Bacteria.
Lorsqu’elles sont en symbiose avec des levures par exemples, nous pouvons les utiliser pour faire pousser nos textiles par le développement naturelle d’une couche de fibres celluloses bactiérennes, sans déchets, sans polluants, avec très peu d’énergie. Depuis votre propre garage et par vous même.
D’autant plus curieux et poétiques que sont ces micro-organismes, ils nous permettent également par leur étude de concevoir et penser le système complexe des “villes intelligentes”.
Pour aborder des problématiques sur les architectures liées à l’énergie, la santé, la mobilité ou les nouvelles technologies.
Un travail, et un grand plaisir, d’émerveillement que l’on peut réaliser avec plusieurs colonnes transparentes d’1 mètre de hauteur. Une colonne de Winogradsky contenant 7 couches de différentes terres dont l’activité bactérienne spécifique à chaque couche nourrit ses strates voisines, toujours sans déchets. S’inspirer des Biomes bactériens pour optimiser les flux de matière, d’énergie et d’information.
S’inspirer des Biomes bactériens pour optimiser les flux de matière, d’énergie et d’information…
Ce dispositif éclaira des lignes de Led disposées au sol de jardin public pour donner à s’émerveiller et s’intéresser au plus grand
Une création artistique provenant des sols conjuguée à une technologie humaine dite de “smart contract” pour échanger en pair à pair des données environnementales et donner un medium d’expression à la micro flore des sols.
Pourquoi ?
Pour réconcilier l’Humain et la Nature, resynchroniser technosphère et biosphère
Donner une forme d’expression à des représentants du plus important règne du vivant : les bactéries et les micro-algues
Rendre esthétique et contemplable ces représentants du Vivant. Car l’on aime que ce que l’on connait et l’on protège ce que l’on aime.
Utiliser et enrichir une technologie émergente et acculturer à ses implications sociales . Coder ou être codés pour un humain est enjeu majeur du numérique.
Enclencher un programme de sciences citoyennes par delà les frontières. Biologie, SHS, recherche en design, énergie, urbanisme.
Co-concevoir des briques de systèmes énergétiques autonomes acentralisés biosourcés et préparer une économie de l’après pétrole
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A travers cette petite histoire de la Nature et du vivant…
Je vous pose un question.
Qui n’a jamais rêvé d’être une exploratrice ou un explorateur d’espaces lointains, du centre de l’Australie ou d’une forêt près de chez soi ?
Découvrir de nouvelles dimensions et engager des dialogues avec des formes de vie plus que surprenantes. Se perdre et se retrouver dans l’immensité poétique d’objets lumineux de contemplation.
L’exploration serait le fait de chercher avec l’intention de découvrir quelque chose d’inconnu, un mot provenant du latin “exploratio” : observation, examen.
Ainsi d’un regard d’enfant qui perdure encore aujourd’hui, j’observe les petites choses de la vie pour m’en réjouir de leur beauté parfois anodine qui provient de manifestations telles que la forme, la matière ou le système exprimés dans la nature.
S’inspirer, imiter, copier ces innovations du Vivant cela s’appelle du biomimétisme.
Le Biome, Biomimicry HackLab.
Faire cela pour résoudre des défis sociétaux tout en préservant la biodiversité et en réinvestissant dans la capital naturel.
Concevoir et prototyper des formes, des matériaux, des systèmes inspirés du vivant, respectueux des cycles de la nature, avec une durabilité et une progression sociale. C’est le Biomimétisme.
Faire mieux avec moins. Comme la nature optimiser les flux de matière, d’énergie et d’information. Réconcilier les activités humaines et la biosphère.
Retrouver un équilibre et une sagesse avec notre propre humanité. Cela passe selon moi par notre curiosité sur le monde qui nous entoure, par la connaissance de la nature, par son amour qui mène à sa protection.
Dans un petit instant d’émerveillement pour faire renaître un grand changement.
“Innovare” signifie « revenir à, renouveler ». Ce mot se compose du verbe novare et de la racine novus, qui veut dire « changer », « nouveau », et du préfixe in-, qui indique un mouvement vers l’intérieur
L’innovation ne peut être confondue avec l’invention, qui propose ce qui n’existait pas.
L’innovation part de l’existant qu’elle réorganise dans sa structure interne.
Cette histoire de la Nature et la prose du Vivant nous amène à un projet plus grand que les objets et les solution décrites.
Le vivant c’est la symbiose et la collaboration, l’intelligence collective, la coopétition…
D’après les travaux d’Eric Kasenti, la survie dépend bien plus de l’implication symbiotique élevée des organismes que de l’adaptation aux conditions par conditionnement. Plus la symbiose dans un écosystème est importante, plus une espèce à des chances de perdurer.
Partager, Passer, Offrir… ceci est un principe simple de survie de l’espèce, de notre espèce humaine.
Pour faire cela nous avons des Communs. La biodiversité, l’eau, l’air, les savoirs et la connaissance… correspondent à un ensemble de ressources.
Le Biome, Biomimicry HackLab.
Mais Les communs ne sont pas juste une ressource. C’est une ressource plus une communauté, plus ses protocoles sociaux et ses valeurs pour gérer les ressources partagées. Les communs sont un paradigme socio-économique. C’est un système social pour la coproduction et la co-gouvernance.
Traiter un bien commun comme un bien privé conduit à sa destruction, comme l’a souligné Garrett Hardin.
La forêt appose t-elle des brevets sur son ingéniosité et ses productions ? Ne devons-nous pas aller dans le sens du biomimétisme pour une libre circulation de la connaissance et des savoir-faire ?
A l’age des internets, nous avons la possibilité et la responsabilité de concevoir un nouveau paradigme de société et de préserver la biosphère. Il en va de notre survie d’espèce comme du notre devoir envers nos enfants.
Pour faire cela j’ai co-crée un biomimétisme HackLab. Un laboratoire citoyen de prototypage et de solutions en open source inspirées du vivant avec une communauté d’acteurs libres qui échangent, cultivent et entretiennent des ressources.
La sève de pissenlit, l’abri inspiré du scorpion, mais sans la fluorescence je le concède, les objets technologiques à partir des bactéries, des échanges de graines, sont des exemples de ce que nous faisons. Design, code informatique, architecture, biologie, philosophie, botanique, high tech, low tech, nos pratiques sont collaboratives, horizontales et notre légitimité se base sur le Faire et non plus sur un diplôme. Tout le monde peu apprendre en pratiquant.
Je ne suis pas vraiment un scientifique à proprement parler. Je suis votre voisin, votre covoitureur, votre inconnu dans la rue, un type qui fait des petits bouts de trucs et qui les assemble ensemble. Parce que l’information et la connaissance n’ont jamais été aussi accessibles qu’aujourd’hui.
Des collaborations et des échanges distribués et décentralisés par delà les frontières rendus possibles par internet, un peu comme le réseau de la nature.
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Pour faire cela j’ai dormi sous des ponts, parfois sans manger.
En début d’année j’avais plaqué mes activités professionnelles avec juste un sac à dos et un ordinateur pendant 4 mois pour faire un tour de France aux services d’autres projets open source qui œuvrent dans les Communs. En ne vivant que des dons que faisaient des citoyens par internet chaque jour de travail accompli. En comptant sur la confiance des mes hôtes. Un peu comme un pollinisateur dans un champs d’innovations émergentes.
Texte qui a servi de base pour mon intervention au TedX EM Lyon 2016. Pour leur aide salutaire, MERCI Cammille Fourre, Victoria Adjanohoun, Madeleine Gancel
Alors je peux bien intervenir comme prof ou mentor dans de belles écoles ou des universités. Créer des start-ups ou accompagner des grandes entreprises, mais cela n’a aucune valeur ni forme d’importance si je suis privé de la chose simple, poétique, d’une expérience comme s’allonger dans l’herbe et observer les fleurs autour, si je suis privé de l’accès à sa connaissance, si je suis privé de la richesse du Vivant.
Nous avons besoin de nous émerveiller de la nature pour quelle devienne un bien Commun de l’humanité.
En commençant par les petites choses de notre quotidien, nous avons besoin d’écrire notre poésie avec la nature pour construire un avenir soutenable, désirable et durable.
Vaste question que je pose là, grand sujet d’interrogation et
d’exploration qui peut faire fuir le lecteur. Belle promesse de voyages
et de poésies qui souffle une tentation à la facilité superficielle de
considération du champ exploratoire pour l’auteur.
Pour se lancer à l’abordage d’un tel vaisseau d’exploration j’essaie de
ne pas me contenter d’un congédiement de la pensée critique, je tente de
préserver une humilité complexe.
“Le but de la recherche de méthode n’est pas de trouver un principe
unitaire de toute connaissance, mais d’indiquer les émergences d’une
pensée complexe, qui ne se réduit ni à la science, ni à la
philosophie, mais qui permet leur intercommunication en opérant des
boucles dialogiques.”
Edgar Morin, Science avec conscience (1982)
Depuis 2013, je me suis nourri de plusieurs expérimentations itinérantes
ou nomades personnelles et collectives. J’ai navigué, marché, couru,
grimpé, chuté, dans différents chemins du nomadisme. Prendre le temps de
jardiner ces champs, observer les cultures, contempler les natures,
récolter et digérer les graines et fruits puis recommencer à cultiver.
Prendre ces temps était le moindre des respects à porter aux sujets
abordés.
Partager ces interrogations, ainsi que les observations
glanées, avec de nombreuses personnes, écoles et organisations, est un
minimum vital pour la diversité nécessaire à nos champs de réflexions.
Depuis un exercice de terrain en octobre 2015, où j’ai vécu en
exploration sur la naissance des interactions de confiances ente
individus et entre groupes de personnes, les travaux et interrogations
se sont intensifiés.
Suite à ce mois intenses je n’ai cessé de plonger toujours plus profond dans les questionnements limbiques. L’accessibilité de la connaissance à l’âge des internets, le partage des savoirs à l’ère de la mobilité, les
Humanités numériques, les pratiques collaboratives, la pollinisation des
multitudes… autant de raisons de se mettre en action et recherchecollaborative.
Usages des réseaux numériques, ouverture appuyée par des plateformes contributives
(ex: doc Github), croisement des disciplines en présentielle, online hangout transatlantique, conférences et ateliers…
Toute expédition commence par un premier petit pas et une première page.
L’ humanité est à la fois l’ensemble des individus appartenants à
l’espèce humaine (Homosapiens mais aussi les caractéristiques
particulières qui définissent l’appartenance à cet ensemble.
L’ humanité réunit aussi certains des traits de personnalitéd’un individu qui, par exemple, amplifient
les qualités ou les valeurs considérées comme essentielles à l’humain, telles que la bonté, la générosité
Le concept d’humanité est aussi à rapprocher de la notion de nature
humaine qui souligne l’idée que les êtres humains ont en commun
certaines caractéristiques essentielles, une
naturelimitée et des comportements spécifiques.
Ce qui les différencie des autres espèces animales
(Wikipédia)
Pour aborder un telle question, il ne s’agissait pas
uniquement de rester derrière un ordinateur à écumer des espaces de
coworking ni de partir sur les routes d’un pays lointain avec un sac à
dos pour seul compagnon et dans les deux cas partager ses cartes
postales ethnocentrées dans une analyse niveau magazine de plage. J’ai
essayé de le faire et c’est profondément chiant et intellectuellement
polluant.
Il vit dans ces questions sociétales un peu plus de complexité et ils
s’intriquent un peu plus d’enjeux dans les réponses possibles qu’un
simple personnal branding.
Tout d’abord je suggère de considérer qu’il n’y a pas une forme de
nomadisme mais des Nomadismes avec différentes pratiques et ainsi de
multiples ensembles de Nomades. Une suggestion que je propose de
considérer valable dans le temps actuel comme à travers les âges de
notre Histoire.
Ensuite les questions de l’Humanité, des Humanités, de leurs sources
premières et origines, me semblent être assez précieuses pour ne pas
souffrir d’une vanité de traitement des sujets.
« Le propre de l’humainn’est-il pas justement de se poser cette
question : “Qu’est ce que l’humain ? » Et est-ce ce sens propre à
notre espèce Homosapiens? Dans ce cas, les autres Hommes, dits
préhistoriques, étaient-ils des humains ?”
Passcal Picq répond à sa propre interrogation : “L’humain est bien une
invention des Hommes, qui repose sur notre héritage évolutif partagé,
mais n’est pas une évidence pour autant. Homo sapiens n’est pas humain
de fait. Il a inventé l’humain et il lui reste à devenir humain, ce
qui sera fait lorsqu’il regardera le monde qui l’entoure avec
humanité”
Tenter d’alimenter en réponses possibles la question “ Lier le
nomadisme postmoderne à une volonté de comprendre ce qui a fait de nous
une Humanité il y a des milliers d’années?”, c’est s’efforcer à une
appréhension profonde des enjeux cités ; c’est comprendre les Nomadismes
pour arriver jusqu’aux pratiques postmodernes ; c’est chercher les bords
de L’ Humanité et les interstices entre les Humanités.
Il ne suffit pas de comparer un comportement socio-générationnel actuel
avec une hypothèse ethno-anthropologique sur nos lointain ancêtres pour
justifier une liaison directe entre état du travail en 2016 et des
migrations datant d’il y a 200 000 ans.
Le risque d’amalgame pris parfois entre des européens équipés d’un
ordinateur portable et les peuples tels que par exemple les
Sentinelles,
Mani,Kintaq,me semble être une vision légère et européano-centrée qui flirte avec l’affront à ce qui pourrait faire de nous une Humanité, affront à l’apprentissage social et de l’acquisition de comportements à partir de l’observation dans le respect d’autrui.
Le savoir devenant dès lors une simple “marchandise informationnelle”
par abandon de l’étude et de la pensée critique à des schémas narratifs
visant l’explication d’une forme d’intégralité de l’histoire humaine, de
l’expérience et de la connaissance. J’ai mal à La Condition
postmoderne. Rapport sur le savoir de Jean-François Lyotard, j’ai mal à la philosophie postmoderne.
Choisissons des vaisseaux exploratoires et des voies de navigations plus
adaptés aux enjeux traités et ne cédons pas aux sirènes du marketing des
mots. La question posée en titre en vaut bien l’effort.
Le nomadisme est un mode de vie fondé sur le déplacement ; il est par
conséquent un mode de peuplement matériel ou immatériel. La quête de
nourriture, sous toutes notions matérielles ou immatérielles, motive
les déplacements des humains.
Le nomade est celui qui se déplace. Il est celui qui peuple les
territoires, active les courants, insuffle la connaissance. C’est le
besoin de se nourrir des fruits de la terre et des graines des savoirs
qui le pousse à marcher le long des sentiers classiques où dans les
lisères non battues.
( introduction du dépôt sur github)
Quelques voies de navigations exploratoires pour se lancer
Évitons les voix des RH qui hurlent aux concepts de classifications
novateurs, si ces services et leurs considérations avaient de la
bienveillance et cherchaient l’innovation ils se transformeraient en
Richesse Humaines pour quitter le concept de Ressource Humaine
(ressource: que l’on exploite comme un mine ?).
Évitons les théorèmes marketing qui n’ont rien à voir avec les
nomadismes, les Humanités ou les univers numériques.
Choisissez et définissez vos propres voies de navigations en cultivant
votre propre créativité et en jardinant de vraie culture qui vous
correspondent. Faites cela avec esprit critique et appropriation de la
connaissance, transmission des savoirs.
Pour démarrer dans l’exploration de la question en titre, les
bingos à éviter individuellement voir à proscrire dans la même
phrase :
. Génération X, Y, Z(vous n’êtes pas qu’une simple lettre choisie par du marketing)
. Multipotentiel (si un jour on vous à fait avaler que vous étes
monopotentiel, on tente de vous asservir. Il est est profondément humain d’être multiple, le reste est du marketing)
. Coach en nomadisme, coach en agilité (vous vendre un produitqui n’existe pas pour satisfaire un besoin qui a été créé par le vendeur lui même ça marchait de 1980 à 1998, non?)
. Slasheur 2.0 du web en open Hauts Potentiels (Bullshit bingo d’or àCadre Emploi* qui vous considère comme un pur produit à consommer et se
tape du nomadisme et des Humanités*)
Ces bingos ne sont pas fait pour vous apprendre la moindre chose ou vous
permettre quoique ce soit. Ils ne sont là que pour vous
“encuber”. Ces concepts ne répondent à aucune question essentielle ou existentielle.
Pour tracer des voies sans embuches, éviter les récifs :
. Nomadisme = voyages = fuites de problèmes psychologico-famillaux
(ineptie régulière, très inutile à débattre)
. Nomadisme moderne ou postmoderne = numérique (Il y aurait 250
millions de réfugiés climatiques chaque année autour de 2050, des
nomades contraints… Le numérique n’est pas encore écolo… Bref,
inutile de débattre ce raccourci)
. Nomades = assistés ( ¯_(ツ)_/¯, je capitule devant tant
d’inepties…)
Ces récifs sont fait que pour entailler la coque de votre navire de
volonté exploratoire. Ils n’ont pas d’autre utilité. Les personnes qui
les scandent sont des naufragés qu’il faudra revenir chercher un jour.
Pour se rafraichir et s’acculturer lors des navigations exploratoires :
. Sea is my Country, film documentaire et expo transmedia du
Nantais Marc Picavez.
.Le sujet de Thèse de Malo Deplancke à travers lequel les déplacements humains jouent sur la domestication et l’évolution de la diversité génétique des arbres fruitiers. {Je cherche les travaux de la thèse pour aller plus loin}
Cette liste est totalement arbitraire et bien trop non exhaustive. Elle
est complétée par une amorce Bibliothèque en fin de page. Je vous invite
à compléter ces listes.
License: CC0 1.0 Universal (CC0 1.0) Public Domain Dedication
La boussole pour découvrir, comprendre et naviguer dans les questions de
nomadisme, vous l’avez en vous. Les modes d’emplois sont chez vos pairs
qui vous les partagerons, ils sont aussi en lignes dans les internets.
La boussole est rattachée à votre pensée critique à votre curiosité.
Je ne vous ai donné que quelques points de carte pour naviguer dans les
univers des nomadismes et des humanités, c’est maintenant votre capacité
d’apprenance qui vous rendra autonome. C’est à vous et par vous même
d’arpenter les possibilités de réponses à vos besoins. Humains nomades,
itinérants, sédentaires, multiples, célébrez votre richesse Humaine.
“Une chose en tout cas est certaine : c’est que l’Homme n’est pas le
plus vieux problème ni le plus constant qui se soit posé au savoir
humain. ”
Michel Foucault
Quelques champs à cultiver pour nourrir la réflexion
Le nomadisme postmoderne pratiqué avec une volonté de comprendre ce qui
a fait de nous une Humanité il y a des milliers d’années, ceci n’est
pas une quête obligatoire. Être nomade est un mode vie choisi ou subi
dont l’origine n’est pas intrinsèquement la conséquence de
questionnements.(voir aussi “Numérique et postmoderne : l’ère des flux)
La recherche de compréhension de ce qui a fait de nous une Humanité
n’est pas uniquement liée à des pratiques de nomadisme. Cette recherche
est si complexe et si profonde qu’elle ne saurait supporter une seule
approche parfois égoïste. J’avoue volontiers m’être posé la question
existentielle des nomadismes et des humanités lors d’introspections puis
d’avoir tenté d’embarquer du monde dans ma barque. Je songe à préserver
les questionnements de ce parasitisme.
L’ Humanité ne doit être confondue avec la condition humaine. Cette
condition humaine est définie comme les caractéristiques, événements
majeurs et situations qui composent l’essentiel de l’existence humaine,
tels que la naissance, la croissance, l’aptitude à ressentir des
émotions ou à former des aspirations, le conflit, la mortalité. Être
dans un virage personnel ou professionnel qui nous mène sur une nouvelle
mobilité ou instabilité ne fait de nous des nomades qui se
retrouveraient aux origines de la nature humaine. Il me semble en
revanche plus juste de penser que parfois ces évènements marquants nous
rapproche un peu d’une condition humaine bien souvent oubliée dans un
monde très difficile et changeant.
« L’homme a souvent été présenté comme le seul animal capable de
planifier mentalement les actions nécessaires à la fabrication d’un
outil. Cette affirmation repose sur l’idée que la fabrication d’un
outil implique une faculté de planification mentale particulièrement
élaborée. »
Christophe Boesch
Aujourd’hui nous avons observé et compris que d’autres espèces animales
et même des machines avaient cette capacité. Il est ainsi un formidable
enjeu d’explorer ce qui fait de nous une Humanité et ce qui nous relie à
travers la planète et les âges.
Nous vivons une époque complexe composée de changements
vertigineux, de nouvelles opportunités, de dislocations brutales. Nous
naviguons entre promesses et espoirs, entre mensonges et désillusions,
entre détresses et craintes.
Dans ce monde, je ne trouve pas cela complètement fou de rechercher ce
qui a fait de nous une Humanité, de tenter de comprendre les nomadismes
anciens, actuels et futurs dans une époque de mutation.
J’y pressens de belles voies de redécouverte des socles essentiels à
notre bien-vivre ensemble lors des explorations des Humanités numériques
ou non numériques. J’espère trouver dans ces champs exploratoires
quelques pistes de réponses qui me permettront d’embrasser une liberté
réconciliée de l’Homme avec sa nature.
Si le processus d’universalisation pousse les scientifiques à se déplacer, c’est en raison de la complexité du savoir. Ses éléments codifiés (équations, résultats d’expériences, etc.) peuvent se diffuser facilement, mais l’essentiel de la pratique nécessaire pour y aboutir en même temps que pour les reproduire et les appliquer à des fins spécifiques dépend d’un savoir tacite incarné dans des êtres humains. Leurs mouvements ne s’inscrivent pas nécessairement dans la longue durée. “
A Reality called Boom — Visions @ Boom 2014 Author Sterneck / photo on flickr — License CC BY-NC-SA
Lire, entendre et voir des citoyens qui s’emparent de
questions de fonds avec le droit de débuter sans expérience, avec le
droit à l’erreur, avec le pouvoir d’apprendre, avec une citoyenneté qui
se cultive individuellement et collectivement, c’est ce que j’aimerais
au quotidien ordinaire. Libérer les savoirs et les actions dans une
Do-ocratie :
Pas d’experts qui enferment les pratiques dans une normalisation
étouffant la création ; des enjeux sociétaux pris à bras le corps par
celles et ceux qui composent la société, voilà parfois les graines de
cette utopie que je sème et cultive ici et là au gré des déplacements.
La postmodernité fait référence à un changement structurel de l’individu et de la société lié à la fin de l’époque industrielle qui avait créé la modernité et à l’avènement de l’ère de l’information que nous connaissons aujourd’hui. D’après des sociologues comme Baudrillard (1970), Lyotard (1979) ou Maffesoli (1988), l’individu postmoderne serait né de l’effritement progressif des structures institutionnelles, sociales et spirituelles au sein de la société et d’une volonté de libération des dogmes, normes et valeurs traditionnelles. Le tout sur fond de crise socio-économique dans les années 1970 et 1980 qui a créé un désenchantement chez de nombreuses personnes. D’après Hetzel (2002), « la conception postmoderne de la société est en rupture idéologique avec les valeurs modernes de progrès, d’évolution vers un monde meilleur ou d’utopies collectives.
Saisissez-vous des ces questionnements et documentations sur les
nomadismes, les pratiques collaboratives, les Humanités. Prenez la barre
de vos vies et naviguez pour repenser la société.
C’est avec les collaborations en ligne comme avec les
œuvres réalisées physiquement en groupe que nous arrosons les champs qui
nous offrent les opportunités d’observer les cultures, contempler les
natures, récolter et digérer les graines et fruits puis de recommencer à
cultiver.
C’est dans ces pratiques collaboratives, au milieu de ces aires de
confiances, sur ces voies de vies croisées que se cachent les recettes
de nos Humanités.