Lettre à la petite semaine
Chère petite semaine, mon amie fidèle qui jamais ne s’éfface dans la marche du temps et de l’espace,
je t’écris le mots (ou maux) reçus dans tes jours et leurs significations ou leurs intrications. Une lettre à toi, la petite semaine, qui n’a aucune autre vocation que celle d’écrire à ta destination mais aussi à l’oreille de de cette entité immatérielle qu’est le temps. Le temps comme un interlocuteur qui ne répondra jamais mais à qui je peux confier des introspections transcendantales méditatives. Toi comme interlocutrice bavarde mais dont les sillons ne sont pas adressés à ma seule petite personne.
I come from Cyberspace, too. | Image By sophiepa | CC BY-NC-SA
Signification
De manière spontanée, sans réfléchir à l’avenir, à court terme. Cette expression peut également signifier : avec médiocrité, sans grande envergure.
Origine
Le mot semaine vient du latin septimena qui signifie un laps de temps de sept jours. Ce terme existait déjà au IVe siècle. Pour ce qui est d’une petite semaine, on peut supposer qu’il s’agit d une période plus courte. Agir à la petite semaine signifie que l’on se lance dans quelque chose sans analyse préalable.
“Il faudrait que […]” & pratique (non) collaborative
En parlant d’une action à réalisée sur une page wiki, “il faudrait que […]” ou “Tu devrais […], pour demander le changement du nom de cette page;
Une pratique plus collaborative, et usage d’un langage plus approprié, pour cette opportunité et cette techologie de coopération aurait pu être :
“J’aimerai que […] mais je sais pas faire. Nous pourrions le faire ensemble ?”. Là, dans cette subtile bifurcation d’habitus ce serait logée une posture apprenante et un cadeau fait à l’autre, celui ou celle qui parfois est l’enfer, de transmettre un savoir-faire. Au final, l’usage de l’injonction prive les deux entititée individuée d’une montée en compétence ainsi que d’un pas vers l’autonomisation des pratiques.
la collaboration est un processus qui commence par la curiosité envers ce que l’on ne connait pas encore et se propage par l’envie d’apprendre d’autrui.
Vulgariser à tout pris et n’a plus de valeur
Plusieurs fois cette semaine j’ai reçu, après critique de support de communication ou d’article, des petits mots qui révèlent de plus grands maux.
Il était uestion des énergies, ou de l’éthique, ou des internets, ou des Tiers-Lieux, et que sais-je encore tellement nos crops sont envahis d’informations, et de bruits, qui ne veulent plus dire chose définie mais se drappent d’une (fausse) bienveillance à l’encontre d’un “Lumpenproletariat” qu’il est de complaisance d’initier à des “choses de sachants”.
Celles-ci reprennent en effet en vrac ces discours médiatiques qui justement mélangent les termes sans en détailler le contenu (comme l’emploi du terme “darknet” qui en soi ne veut rien dire). Quelq’un de bien attentionné
Ce sont là des projections naîves de sens commun qui n’ont d’autres réalités doubles que d’une part hisser au rang de “sachant” populiste ou pubeux celle ou celui qui emet le discours, et d’autre part d’enfermer dans un brouillard l’auditoire ou le lectorat par mépris de sa condtion humaine et sa capacité de de réflexion et d’apprentissage. C’est par l’usage de mots non forgés qui ne décrivent pas des concepts, ni même des réprésentation de concept, que l’un écrase l’autre, sans se respecter soi-même, sans respecter autrui.
Initier, vulgariser, transmettre, ne sont tout prendre, jusqu’à sa dignité, à autrui. C’est aussi une phronesis, une marche quotidienne dans l’éthique, et non marcher sûr.
Chaque fois qu’une chose est mal nommée, il y a un peu plus de malheur dans le monde. Albert Camus
Le militant ne vit que dans la mort
Performing Life On Mars ou Space Odity, cela fait débat dans les dépêches aux moment où un milliardaire met sur orbite son jouet avec sa nouvelle création déifiée. Allégorie du collonialisme du temps et pollution de son frère l’espace. Il faudrait être ignorant ou fou pour lancer un objet orbital sur les paroles d’une chanson au sujet d’un vaisseau qui dérive par la responsabilité d’un « We all know Major Tom’s a junkie ».
Dans toi, la même petite semaine, disparaît un militant infatigable des libertés numériques, aussi parolier de talent des Grateful Dead. Le lumpenproletariat, à qui il est de bon aloi d’offrir une vulgaire information, ne connaissait que peu ou prou son existence. Jusquà sa mort.
Qui se souvient de John Perry Barlow, Aaron Hillel Swartz, ou qui connait encore Andrée Michel ? Dans un monde où le lumpen que nous sommes est envahi du bruit noms de Mark Zuckerberg, Elon Musk, il semble que seul le moment du décès, qui n’est qu’éphémère car juste un instant dans le temps de la mort, nous offre un petit son de rappel aux partitions de ceux qui forgent et libèrent le monde. Quelques notes fugaces avec que reprenne le bruit de ceux qui dévorent ce monde.
Un imbu, dans cette fin de semaine, me soutena que les “biohackers”, qui font des Unes fulgurantes en ce moment, qui s’injectent des thérapies géniques, des artifices électroniques sous la peau, sont les nouveaux génis rock star d’un monde qui a besoin de guides pour le sauver. Fadaises ! Fadaises jeune imbu de ta capacité à vulgariser ce que tu ne veux pas même tenter de comprendre. Pourquoi ne t’interroges-tu pas sur d’où veinnent ces personnes, qui ne sont pas de biohackers ou des bodyhackers (car il y a une différence), qui performent sans questionnement éthique de la même mannière et dans le même but qu’un nouveau lancement de produit Airbnb : faire le buzz. Pourquoi ne cherches-tu pas regarder leur lien avec des start-ups, construitent à coups de mining bitcoin, qui voudraient nous vendre, à nous lumpen, ces thérapies ?
Tu me soutiens avec arrogance qu’elles ont raisons ces nouvelles stars de l’espace médiatique car elles savent faire parler d’elles. Tu me dis avec certitudes que les autres, les satrdust, n’ont pas tord dans les faits mais qu’elles sont coupables de médiocrité puisq’elles ne savent pas se vendre. J’ai penser : “Se vendre tout prix et pour n’avoir plus de valeur, ni d’éthique ?”. Tu as la punchline du goût du jour, toi le jeune dîplomé supérieur qui rêve d’un monde meilleur dans lequel les prophètes sont le chemin vers La Liberté™ ; un monde dans lequel les artisans des peuples et des libertés ne sont que bons à vivre dans nos coeurs uniquement le temps d’une oraison funèbre.
Dans tout homme sommeille un prophète, et quand il s’éveille il y a un peu plus de mal dans le monde… La folie de prêcher est si ancrée en nous qu’elle émerge de profondeurs inconnues à l’instinct de conservation. Chacun attend son moment pour proposer quelque chose: n’importe quoi. Il a une voix ; cela suffit. Nous payons cher de n’être ni sourds ni muets. Emil Cioran
[…]
[…]
[…]
…Silence
…Silence
Les mots se taisent, laissent passer l’assourdissant temps de l’introspection, de la méditation, de la transe en-soi et hors de soi. La grêle tombe. Le bruit du monde s’amenuise, la fréquence change, le son de la biosphère s’étend.
Alors, chère petite semaine, mon amie, ma soeur, vois sur ces mots, dormir ces vaisseaux, dont l’humeur est vagabonde ; c’est pour assouvir ton moindre désir qu’ils viennent du bout du monde.
Mais que me répondras-tu lorsque demain tout recommencera ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit, réflissant ou non à l’avenir, de se remettre à l’ouvrage à chaque fois que c’est fini. Refaire, reforger, rejardiner, alors que je te pensais achevée et que tu reviens parfois avec ton supplice de Prométhée, parfois avec nos vitoires à la Pyrrhus, rarement avec ton luxe, ton calme et volupté.
Et toi le temps, nous apporteras-tu des réponses à nos questions et des fruits à nos efforts ? Ou est-ce dans ton silence, que j’aime apprécier dans ce bruit ambiant, que tu murmures des notes et dissémines les effluves d’une partition qui ourdi notre toile et nos libertés ?